Robert Whitaker à Saint-Amand

Les éditions Payot & Rivages ont fait traduire en français l’excellente biographie d’Isabel Godin signée par Robert Whitaker, journaliste des Etats-Unis. Elle est disponible depuis le début de l’année 2018 sous le titre La femme du cartographe (ISBN 978-2-228-92036-0).

La présence de Robert Whitaker en Europe pour présenter les traductions de plusieurs de ses ouvrages a permis au Centre culturel Isabel Godin (bibliothèque municipale) de l’accueillir le 22 mai.

Monique Duré, de Saint-Amand, a eu la gentillesse de se faire son interprète entre nos deux langues.

 

Après un repas partagé avec des représentants de la municipalité, des personnels municipaux et quelques membres de notre association, Robert Whitaker a d’abord échangé avec des élèves du lycée Jean-Guéhenno. Pendant leurs cours de langue étrangère, ceux-ci avaient travaillé sur des extraits de l’ouvrage original The Mapmaker’s Wife.

 

Une séance de dédicaces a eu lieu ensuite. Puis Robert Whitaker a expliqué au public intéressé comment Isabel était entrée dans sa vie de journaliste scientifique : précisément en raison de l’intérêt qu’il porte aux scientifiques de l’époque des Lumières. Louis Godin, Pierre Bouguer (prononcer Bouguère) et Charles-Marie de La Condamine en étaient de dignes représentants, eux qui étaient partis pour Quito afin de trancher la question, en débat à cette époque, de la « figure » de la Terre.

Robert Whitaker désirait vivre par lui-même l’expérience de la descente du rio Bobonaza en pirogue. Mais à cette période-là, dans la crainte que des sociétés pétrolières ne viennent polluer leur territoire de vie, des Indiens l’interdisaient aux Blancs, possibles prospecteurs. Robert Whitaker leur a fait le serment solennel qu’il n’était pas un prospecteur, et lorsqu’il a commencé à préciser les raisons de sa venue, la femme du shaman du village l’a rapidement interrompu pour lui raconter une de leurs légendes. « Il y a bien longtemps, une princesse venue des Andes s’était égarée dans la forêt, mais avait été heureusement sauvée de la mort par deux couples d’Indiens qu’elle avait rencontrés ». Dans la forêt amazonienne, le souvenir d’Isabel se maintient, finalement peu déformé par le temps. Par contre en Europe, où le temps a déformé son souvenir, il est parfois difficile de distinguer le vrai du faux dans tout ce qui s’est écrit au sujet d’Isabel.

Nous avons finalement fait visiter à Robert Whitaker la maison où Jean et Isabel ont vécu les dix-neuf dernières années de leur existence et où ils sont morts à six mois d’intervalle.

 

Les éditions Payot & Rivages avaient déjà réédité en 1993 et 2001 Le procès des étoiles, de Florence Trystram, consacré à l’histoire de l’expédition géodésique elle-même, dans laquelle Jean et Isabel ne tiennent qu’une toute petite place. C’est la seule étude en langue française sur le sujet. Nous avons profité de la présence aux côtés de Robert Whitaker d’une représentante de cette maison d’édition pour lui suggérer de faire traduire en français et publier l’ouvrage d’un historien américain, Larrie D. Ferreiro intitulé Measure of the Earth, plus récent et plus approfondi que celui de Florence Trystram.

 

Précision aux lecteurs de la femme du cartographe : deux petites erreurs de noms se sont glissées dans le livre de Robert Whitaker : le commandant de la flûte Le Portefaix se nommait en réalité monsieur de Meschin, et la fille de Jean et Isabel se nommait Manuela Josefa.